
Les Cornières d’Agen
Patrick Clermont Commentaires 0 Commentaire
Les Cornières sont des galeries avec des arcades dont leurs piliers soutiennent les étages de maisons implantées autour des places, tout en ménageant une galerie couverte.

Ce genre de construction très répandu dans le Sud Ouest de la France est le signe de bastide, villes neuves fortifiées du moyen Age de fondation seigneuriale ou royale jouissant de la franchise. En lot et Garonne on dénombre une quarantaine de bastides.
Les cornières les plus réputées se trouvent a Villeneuve sur Lot, Damazan, Caudecoste, Villeréal, Castillonnès, Puymirol, Monflanquin et Agen.


Agen fait exception à la règle car les Cornières sont construites après l’édification de la ville. Autrefois
la place des Laitiers, anciennement place du Marché, est entourée d’Arcades et se prolonge par une rue elle
aussi bordée d’arcades, la rue des cornière, qui communique avec la collégiale Saint-Caprais. Les premières
arcades sont constituées de piliers de bois avec des constructions à pan de bois remplis de briques;

Au XIVeme siècle, apparait la cornière en pierre de forme ogivale. Les Cornières ont été pendant plusieurs
siècles le centre commerçant d’Agen avec ses commerces sous les arcades complétés par l’installation de
marchands ambulants. Elles permettent aux personnes de circuler et aux commerçants de travailler quelles que
soient les condition climatiques.


L’animation y est grande les jours de marché. De gros anneaux de fer permettent d’attacher des attelages.


La rue des Cornières est le passage pour les processions religieuses qui vont de la cathédrale saint-Caprais à la cathédrale Saint-Etienne. Ainsi la tour romane du Caillou construite avec les fortifications du XIIème siècle est surmontée d’une flèche en bois de forme pyramidale d’une hauteur de 32 mètre et devient le clocher solitaire et séparé de cathédrale Saint Etienne. Il s’élève à l’angle nord ouest du cloitre à hauteur du café de la Bourse actuel.


La Flèche est démolie en 1873 et subsiste seulement la tour carré. La chaussé de la rue des Cornières a été pendant longtemps recouverte de terre battue avant d’être empierrée. Sur la place des laitiers près de la rue Garonne se trouve siècle le piloris composé de deux poteaux garnis de chaines de fer avec au pied un échafaud haut de 50 cm sur lequel le condamné monte.
Sur cette place, à la même époque, se trouve la halle de la grande boucherie. au XVI eme Dans son recueil des notes, Stendhal lors de son voyage dans le midi en 1828 souligne « qu’Agen possède une rue à portiques des deux côtés comme à Bologne », correspondant à la rue des Cornières. qui à l’époque est empruntée par la diligence Bordeaux – Toulouse. En effet elle pénètre dans la ville par la rue du Pin puis par la rue des Arènes (devenue rue Émile Sentini) et la rue Molinier, et gagne le relais des diligences.


Les maisons les plus anciennes ont disparues lorsque à partir de 1882 le boulevard de la république a été percé. ainsi que La tour du caillou, décoiffée qui domine encore les cornières, avec l’immeuble attenant démolies en 1885 lors de ce même percement du boulevard. Les immeubles situés près du nouveau boulevard sont alors reconstruits.


En vous promenant Dans la rue des cornières, vous pouvez découvrir cet ensemble de vieille maisons, d’arc d’ogive et de fenêtre jadis à meneaux.


